Très honnêtement, je ne comprends pas ces professeurs qui mettent de côté les élèves DYS. Et que selon eux il n’y a rien à faire au niveau de l’écriture.

Je pense que c’est une méconnaissance de la graphopédagogie.

Mon fils est dyslexique et dysorthographique, il est gaucher.

Depuis la maternelle, il devait se débrouiller comme il pouvait en recopiant les modèles, sans comprendre le sens, jamais.

Consciencieux, il dessinait en fait les lettres, il aurait pu très bien écrire des caractères chinois, c’était du pareil au même.

En fin de CE2, il ne comprenait pas ce qu’il écrivait. Et son écriture indéchiffrable et laborieuse semblait ne pas être la priorité de certains professeurs ni même d’orthophoniste.

D’autres professeurs plus bienveillants ont tenté de lui apporter de l’aide avec des lignages de cahier un peu plus gros et colorés, des dictées à trous, etc. mais rien n’y faisait.

Il peinait en lecture et redoutait toujours le passage à l’écrit.

Je ne me suis pas laissée abattre pour autant, car il n’est pas dysgraphique et je ne pouvais en effet me résigner à cette phrase - que l’on m’a dite maintes fois - concernant l’écriture « quand le pli est pris, c’est fichu ».

J’avais bien compris que l’enseignement de l’écriture avait été bâclé en maternelle/CP (aucune gymnastique des doigts et des mains, trop de polycopiés, trop de coloriages sans dépasser les traits, très peu de dessin libre ou à main levée,  aucune technique apprise de la tenue du crayon et de la feuille, aucune consigne disant qu’il faut former ses mots en les disant à haute voix, etc.).

Quand je pense à nos grands-parents qui écrivaient à la plume et à l’encrier et leurs cahiers d’écriture étaient impeccables ! Il y avait eu un loupé, ce n’était possible autrement !

Je me suis donc renseignée et j’ai découvert votre site « Ecriture Paris », les conseils de bon sens bien expliqués, les petites vidéos merveilleuses des petites techniques à faire, sous forme de jeu, etc.  J’ai pris immédiatement contact avec vous, nous avons attaqué de plein front le geste graphique d’Ewen, sans nous préoccuper outre mesure de sa dyslexie.

Cette dyslexie nous l’avons d’ailleurs mise à la porte… Oust !

Nous sommes repartis de zéro.

Ewen a effectué une douzaine de séances sur un an (puis deux séances un an après).

Tout s’est fait progressivement avec persévérance, ténacité. Il vous a fait confiance et a retrouvé confiance en lui. Ce n’est pas rien !

Au bout de ces séances, il comprenait le sens de ce qu’il écrivait, il pouvait se relire, chose qu’il était incapable de faire en fin de CE2.

Aujourd’hui, il en 4ème, avec des professeurs qui notent chez lui le sens de l’effort, du travail, de la persévérance. Ses cahiers sont bien tenus et son écriture est élégante.

Ce qui n’est pas toujours le cas de l’écriture de certains de ses camarades de classe…

Tout n’est bien sûr pas parfait… La rééducation qu’il a faite n’a pas réglé la dyslexie - ce n’était d’ailleurs pas le but. La dysorthographie lui joue et lui jouera toujours des tours.

Mais quand il rend un devoir ou quand il a une évaluation, il a sa fierté et rend un devoir bien rédigé, propre. En vacances il peut écrire sur des cartes postales sans appréhender le passage à l’écrit.

On peut toujours faire mieux, faire plus, plus haut, plus loin, c’est d’ailleurs ce qui est toujours noté dans les livrets de fin de trimestres/semestres…

Ce qui compte en vérité ce n’est pas la note mais le chemin parcouru pour y arriver. Et Ewen il a fait un sacré chemin…

La ténacité a payé tant au niveau de l’écriture mais aussi de la lecture ! Il a le goût de la lecture, il lit tout seul des romans, et tous les jours.

Je garde avec mon fils un merveilleux souvenir de vous avoir rencontrée et merci de votre bienveillance et votre patience.

Car ce qui a été fait en un an avec vous… c’est pour la vie !

Ou plutôt non, je peux dire à présent : le bon pli est pris, c’est pour la vie !

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