L'exposition "Rouge", qui était présentée au Grand Palais jusqu'au 1er juillet 2019, retraçait de manière saisissante les rapports entre les arts visuels et le communisme en Russie, puis en Union soviétique.
La première partie de l'exposition montrait la créativité des artistes révolutionnaires, les tentatives de créer un art accessible au peuple et de renouveler les canons esthétiques. Les affiches et autres supports de propagande - tracts, journaux, statues - ont été l'occasion pour les constructivistes de mettre leur art au service du prolétariat.
La seconde partie de l'exposition présentait la période stalinienne, toute entière tournée vers un art purement hagiographique, avec une esthétique réaliste socialiste, magnifiant la grandeur de l'Union soviétique et de son dirigeant. Toute créativité formelle était évacuée au profit d'une esthétique figée et du culte de la personnalité.
La toute dernière salle était consacrée à la construction des figures sacrées de Lénine et de Staline à travers le cinéma et la peinture. Leur simplicité, leur bonhommie, leur proximité du peuple sont magnifiées à chaque instant.
Le dernier tableau nous laissait avec l'image du bon Staline écrivant à son bureau, bienveillante figure tutélaire travaillant sans relâche, même après la nuit tombée, la plume à la main.
La légende se traduit ainsi : "Au Kremlin, Staline prend soin de chacun d'entre nous".